mardi 18 septembre 2012

La France a perdu 78 usines depuis le début de l'année

Selon une étude, 130 créations d'usines ont été comptabilisées depuis le début de l'année en France contre 208 fermetures, soit une perte nette de 78 implantations.

Un marché européen difficile, des coûts de production en hausse, un processus de désindustrialisation engagé de longue date. Deux cent huit usines ont fermé depuis le 1er janvier et 130 ont ouvert en France, selon une étude réalisée par l'observatoire Trendeo pour Le Monde et publiée dans l'édition de mardi du journal. « Les fermetures d'usines se poursuivent alors que les créations d'usines ralentissent » explique David Cousquer, le créateur et gérant de l'observatoire qui recense les créations et les suppressions d'emplois en France.

Ces 208 fermetures représentent une hausse de 50% par rapport à la même période en 2011, selon le décompte fait par les auteurs de l'étude. « Depuis le 1er janvier 2009, nous recensons 1.132 fermetures de sites industriels employant plus de dix salariés », « dans le même temps, 786 sites ont été créés, soit un solde net négatif de 346 usines » commente M. Cousquer.


De façon plus globale, le déclin de l'industrie française remonte au premier choc pétrolier. En trente ans, ce secteur aura perdu environ 2 millions de salariés, soit plus du tiers de ses effectifs. La crise s'estnettement accentuée avec le plongeon de l'activité en 2008-2009, poussant près de 900 usines à fermer en trois ans, toujours selon le cabinet Trendeo. « Les grands sites comme celui de PSA à Aulnay (où 8.000 personnes ont été licenciées) font la une des journaux, mais la taille moyenne des installations concernées de 73 emplois », souligne le gérant de Trendeo.
Sombres perspectives pour l'emploi en France


Et la tendance n'est pas prête de s'inverser: avec la crise qui se prolonge en Europe, les faillites ont commencé à remonter et une nouvelle vague de fermetures d'usines se dessine. S'y ajoutent es plans sociaux sensibles « mis au congélateur », désormais en passe de ressortir : jusqu'au deuxième tour de l'élection présidentielle début mai, le contexte électoral avait incité les entreprises à mettre la pédale douce sur les suppressions d'emplois. Soit sous la pression du gouvernement sortant, notamment pour les entreprises publiques. Soit, plus simplement, pour ne pas se retrouver au coeur des débats politiques.

La liquidation de l'ex-leader du contreplaqué Plysorol, celle de la fabrique de bas Fontanille, la fermeture de l'abattoir Doux de Graincourt ont ainsi été actées ces derniers jours. Et d'autres cas seront examinés prochainement comme l'usine Sodimecal de Plancy-l'Abbaye. La menace plane aussi sur le site d'ArcelorMittal à Florange et celui de Pétroplus à Petit-Couronne. « Il est à craindre, compte tenu des efforts budgétaires annoncés pour 2013, que la baisse des emplois publics accompagne celle du privé », anticipe M. Cousquer.


source de l'article http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/industrie-lourde/actu/0202271818645-la-france-a-perdu-78-usines-depuis-le-debut-de-l-annee-362824.php

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