mardi 11 décembre 2012

La prison des Beaumettes illustre « l’économie de la pénurie » des institutions de l’État

Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, a dénoncé jeudi 6 décembre, une « violation grave des droits fondamentaux des personnes » détenues au centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille (Bouches-du-Rhône), où 1 745 personnes sont incarcérées pour 1 262 places disponibles. Rats, insalubrité, une violence plus marquée qu’ailleurs … « un lieu insupportable à vivre », constate Jean-Marie Delarue, qui souligne le « cercle vicieux entre état vétuste, pauvreté, violence ».

La prison de Marseille est l’une des rares prisons de la région restée en gestion publique (les autres étant en gestion mixte c’est à dire des partenariats avec le secteur privé) et subit la première les restrictions budgétaires. L’administration pénitentiaire ne peut jouer sur les dotations des autres établissements en gestion privée qui, elles, sont fixées par contrat.

Résultat : les crédits de maintenance courante diminuent de 26 % en deux ans, ceux du budget « hygiène et propreté des détenus » de 58% entre 2011 et 2012, le nombre d’emplois offerts passe de 204 à 169 et les rémunérations baissent. Les Baumettes, « c’est l’économie de la pénurie » résume Jean-Marie Delarue.

Dans sa réponse publiée au Journal Officiel, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, reconnaît que des travaux de reconstruction devant démarrer en 2013 répondront « aux problèmes de vétusté constatés » mais « n’augmenteront pas la capacité d’accueil de l’établissement ».


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