jeudi 31 mai 2012

LA GRÈCE, LAGARDE ET LE FMI


La directrice générale du FMI, la Française Christine Lagarde, ancienne ministre de l’Économie, a estimé, dans une interview au quotidien britannique The Guardian, parue le 26 mai, que «les Grecs devraient commencer par s’entraider collectivement», en «payant tous leurs impôts», provoquant un énorme tollé médiatique.


La Nouvelle République
«Assise droite dans un canapé du bureau français du FMI à Paris, l’économiste au “charme légendaire”, selon le Guardian, se dit moins préoccupée par le sort des Grecs que par “celui de petits enfants d’une école d’un petit village au Niger”. Et d’ajouter: “Vous savez quoi? À propos d’Athènes, je pense aussi à tous ces gens qui essaient d’échapper aux impôts […] les Grecs devraient commencer par s’entraider collectivement […] en payant tous leurs impôts”.»

Ouest-France
«Cela surprend d’autant plus de la part de l’ancienne locataire de Bercy, qui a géré pendant plusieurs années ce que son propre Premier ministre appelait un “État en faillite”, et qui n’a pas toujours fait preuve d’une rigueur similaire à l’égard de certains contribuables français qui étaient dans une bien meilleure condition que le simple retraité grec. L’économie européenne a besoin d’idées (les écoles d’économie n’en manquent pourtant pas), pas d’invectives.»

Les Échos
En tout cas, ne s’est pas fait attendre la réponse d’un pâtre grec à la bergère en canapé: «Les travailleurs grecs paient leurs impôts», qui sont très lourds et même «insupportables», a assuré le «chef du parti de la gauche radicale grecque Syriza, Alexis Tsipras», qui «a apporté sa voix dimanche au concert de critiques contre la patronne du FMI».

20 minutes
Auquel s’est jointe même la présidente du MEDEF, qui «a estimé de son côté que s’adresser aux Grecs comme Christine Lagarde l’a fait, non seulement ne servait à rien mais pouvait avoir des effets très dangereux». La patronne du FMI a également réaffirmé «que le Fonds n’avait pas l’intention d’adoucir les termes du plan de rigueur imposé à la Grèce».

Sud-Ouest
En parlant d’imposer: «Christine Lagarde exige que les Grecs paient leurs impôts alors qu’elle-même est exonérée. La directrice du FMI gagne plus de 380.000 euros annuels sans la moindre imposition.»

Le Figaro
Elle ne contribue pas mais elle flingue et elle cause: «Le gros de la crise est derrière nous», estime-t-elle en août 2007. La même année, face aux hausses de carburant, elle conseille: «Utilisons les bicyclettes.» Comment dit-on vélo en grec? Autre réaction dans le quotidien de l’avionneur Dassault qui fait preuve de géométrie variable: celle de Jean-Pierre Robin, pour qui Christine Lagarde a raison, car la Grèce est le «prototype des États devenus sans foi ni loi», obligeant le FMI à «un véritable travail d’Hercule. Une forme de «nation building», comme disaient les Américains à propos de l’Irak, consistant à reconstruire les bases mêmes du pays». Bref, on ruine, on rase gratis et on fait payer ensuite?

Article paru dans FO Hebdo n°3034

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