Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui prépare un plan pour prévenir les conséquences de cette hausse des prix, discutera la semaine prochaine avec la grande distribution. Objectif, assurer la viabilité de l'élevage.
L'urgence céréales est décrétée. Après que l'organisme publicFranceAgriMer a évoqué avant-hier une « crise grave », c'était samedi au tour du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll (photo) de monter au créneau. M.Le Foll lors d'un déplacement dans la Sarthe, a assuré que face à l'augmentation du prix des céréales « chacun devra faire des efforts » et qu'il allait en discuter la semaine prochaine avec la grande distribution. « Chacun devra faire des efforts dans cette situation exceptionnelle », a-t-il déclaré en marge de l'inauguration du comice agricole à Chemiré-en-Charnie.
Le ministre a rappelé que la hausse du prix des céréales « a des conséquences pour l'élevage ». Mais pour éviter aussi que cette hausse ne se répercute de trop sur le consommateur « on va discuter avec la grande distribution la semaine prochaine des répercussions et de la manière dont on peut assurer au niveau des prix aussi une partie de l'augmentation des coûts ».
L'objectif est « d'assurer le maintien de la viabilité des élevages et en même temps d'éviter dans un moment où la consommation et le pouvoir d'achat sont dans une situation difficile de tout répercuter »sur le consommateur, a-t-il ajouté. Pour ce faire, M.Le Foll va élaborer un plan en ce sens, plan qu'il espère « pourvoir proposer d'ici deux semaines ». Il souhaite enfin que, dans le cadre de la réforme de la Politique agricole européenne, les difficultés actuelles de l'élevage seront prises en compte.
Vente prématurée de cheptel
La sécheresse aux Etats-Unis, où un sixième de la récolte de maïs a été perdu en un mois, fait craindre une crise alimentaire mondiale comparable à celle de 2008. La FAO estime que les prix agricoles ont progressé de 6 % en un mois. Les prix du maïs ont atteint un nouveau sommet à la Bourse de Chicago, après un bond de plus de 60 % en deux mois.
FranceAgriMer, qui dépend du ministère de l'Agriculture, a tiré d'alarme sur les conséquences d'une année 2012 qui, « pour la troisième fois en cinq ans, va être marquée par des prix exceptionnellement élevés des céréales ». « L'ajustement des bilans mondiaux se fera par l'intermédiaire d'un rationnement de la demande. Il pourrait en résulter, particulièrement au Proche et au Moyen-Orient, de nouvelles tensions alimentaires comme en 2007-2008 », année des émeutes de la faim dans les pays pauvres, a précisé FranceAgriMer.
Dans les pays développés, faute de pouvoir trouver des débouchés qui couvrent les coûts de production, les éleveurs de bétail pourraient être contraints d'abattre du cheptel de façon prématurée. Cette option déjà à l'oeuvre dans certaines régions françaises où, faute de fourrage suffisant pour les nourrir à court terme, les éleveurs envoient lvaches et veaux (forcément moins gras et donc moins rentables) à l'abattoir avec un mois d'avance.
SOURCE AFP
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