Lettre Pétition de l'intersyndicale FO, CGT, CFDT du CH de Chartres
Après avoir privatisé l’énergie, les transports, l’eau, les
télécommunications… etc., les gouvernements successifs s’attaquent depuis des
années à notre système de santé au nom de la logique financière.
Les établissements publics et
privés sont maintenant financés de la même façon et en fonction de leurs
performances et de leurs coûts, sans chercher à comprendre la complexité des
prises en charge médicale ou sociale des patients et des conséquences sur les
conditions de travail des professionnels (troubles psycho sociaux). Dans
certaines régions ou départements en fonction de l’offre de soins (privé ou
public), les usagers sont obligés de payer des dépassements d’honoraires non
pris en charge par la sécurité sociale ou leur mutuelle. Dès lors, l’accès aux
soins pour tous n’est plus assuré de façon égalitaire.
Les gouvernements et les tutelles
génèrent ainsi de grandes inégalités sociales chez les patients ainsi que
de la souffrance auprès des
professionnels de santé. Régulièrement, nous voyons apparaître des classements
d’établissements publics et privés qui précèdent souvent des restructurations.
Désormais, chaque acte correspond un codage associé à une somme d’argent dont
dépendent les ressources des hôpitaux publics. Il existe donc des malades
rentables et d’autres non. Cette tarification à l’activité (T.2.A) a permis au
secteur privé de se positionner sur des secteurs rentables en laissant au
service public ce qu’il ne l’est pas (les urgences vitales, les permanences de
soins, la recherche, la formation professionnelle… etc.).
Hier toutes ces mesures visaient
à mettre en concurrence le secteur public et le secteur privé et aujourd’hui la
concurrence se traduit entre les centres hospitaliers publics, voire parfois au
sein d’un même hôpital entre les pôles (regroupement des services). Ce fait
génère un climat délétère entre les services, chacun accusant l’autre d’être
responsable du mauvais fonctionnement de son pôle.
Cette tarification à l’acte
consiste à considérer une pathologie et le coût de ces soins ainsi que la durée
de l’hospitalisation (le patient ou plutôt l’humain n’est plus pris en compte).
Pour terminer, l’hôpital public
est donc géré maintenant comme une entreprise et si les résultats ne traduisent
pas un budget équilibré ou excédentaire, la tutelle (Agence Régionale de Santé)
menace de supprimer des postes si le taux d’occupation des lits est
insuffisant. Plus concrètement et pour
la première fois de son histoire, le Centre Hospitalier de Chartres est
confronté à un déficit qui dépassera les 2,5 millions d’euros pour la fin de
l’année 2012.
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